(Montréal) « Mille nouvelles places en services éducatifs à l’enfance réservées aux communautés autochtones » : c’est ce qu’a annoncé lundi le ministre provincial de la Famille, Mathieu Lacombe, lors d’une conférence de presse dans la communauté innue de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean.

Les CPE, les promoteurs et les conseils de bande auront jusqu’au 21 janvier pour répondre à l’appel de projets.

« Nous avons encore 350 places qui datent d’anciens appels de projets qui n’ont pas été réalisés », a déploré le ministre Lacombe, qui blâme le manque de ressources. Voilà pourquoi le gouvernement propose aussi d’« aider les communautés à monter leur projet », dans les cas où elles éprouveraient des difficultés à ce sujet.

Sécurisation culturelle

À ses côtés, le ministre des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a ajouté que les projets, puisqu’ils émaneront des communautés elles-mêmes, permettront une « sécurisation culturelle » et seront réalisés en « considération des réalités autochtones ».

Cette annonce se fait dans le sillage du projet de loi 1 sur les services de garde éducatifs, déposé par le ministre Lacombe, qui prévoit entre autres « adapter le cadre législatif et réglementaire des services de garde aux réalités socioculturelles des communautés par le biais d’ententes ».

Il a cité comme exemple la saison de la chasse, importante pour plusieurs communautés autochtones, où « les services de garde étaient pénalisés, car trop d’enfants s’absentaient » durant cette période.

Obstacle à l’emploi

« Avoir une place dans un milieu de garde, inévitablement c’est un enjeu qui est drôlement important pour permettre particulièrement aux jeunes mères de famille de pouvoir ou bien repartir en formation, ou bien être en mesure de retourner dans le milieu du travail », a plaidé le chef Gilbert Dominique, hôte de la conférence de presse.

Dans sa seule communauté de Mashteuiatsh, il y a « une centaine de jeunes sur la liste d’attente » du CPE local.

En ce moment, « il y a un peu moins de 4500 places » au total dans les garderies des communautés autochtones du Québec, a ajouté le ministre Lacombe.

L’ampleur réelle des besoins, elle, est toujours inconnue, a-t-il avoué, ne fermant pas la porte à la création d’encore plus de places si nécessaire.

À la largeur du Québec, on estime à environ 50 000 le nombre de places nécessaires. Le gouvernement s’est donné comme objectif d’en combler 37 000 d’ici quatre ans.

Interrogé sur le manque de personnel, qui risque de lui mettre des bâtons dans les roues, le ministre Lacombe a répondu qu’avec la présentation jeudi de son « Grand chantier pour les familles », des mesures seront mises en place pour faciliter le recrutement, dont la création de formations courtes et de bourses pour les étudiants en éducation à la petite enfance.

Il anticipe aussi un « rehaussement salarial » des éducatrices, quand les négociations de leur convention collective prendront fin.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.