(Montréal) Limiter le nombre d’étudiants dans les cégeps anglophones pourrait en amener plusieurs à quitter le Québec, estiment dans une déclaration conjointe les collèges Dawson, John Abbott et Vanier, tous trois situés à Montréal.

Le projet de loi 96 déposé jeudi propose de « geler la proportion des étudiants dans le réseau collégial anglophone ». Québec veut garder la proportion des étudiants dans le réseau collégial anglophone à 17,5 % et par la suite s’assurer que celle-ci « ne puisse être qu’égale ou inférieure à celle de l’année précédente ».

Les directeurs généraux des cégeps anglophones de l’île de Montréal estiment que ce plafonnement des inscriptions « ne répondra pas aux désirs de nombreux jeunes Québécois(es) de fréquenter [leurs­] établissements ».

« De nombreux parents d’ici souhaitent que leurs enfants deviennent bilingues dans un Québec français. Limiter notre capacité à servir ces étudiant(e)s dans le secteur public en encouragera plusieurs à quitter la province », écrivent les directions de ces cégeps.

Les admissions dans les cégeps doivent reposer sur la performance académique, ajoutent Diane Gauvin, directrice générale du Collège Dawson, John Halpin, directeur général du Cégep John Abbott et John McMahon, directeur général du Collège Vanier.

Ils saluent néanmoins « l’initiative du gouvernement du Québec de protéger et de promouvoir le français comme langue commune au Québec ».

Sur l’île de Montréal, près de la moitié des élèves inscrits à un programme collégial étudiaient dans le réseau anglophone en 2019-2020. La projet de loi déposé jeudi par le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, prévoit aussi que les francophones et les allophones qui fréquenteraient un cégep anglophone devraient réussir l’épreuve uniforme de français.

Les directions des trois cégeps anglophones de Montréal estiment qu’il faut à ce sujet des « clarifications et une analyse approfondie de l’impact des changement proposés ».