Des proches des victimes de l’écrasement de l’appareil d’Ukraine International Airline (UIA) ont réagi samedi avec émotion après que le gouvernement iranien eut admis avoir abattu l’avion par erreur, tuant ses 176 occupants, dont 57 citoyens canadiens, peu après son décollage de Téhéran mercredi dernier.

Élahé Machouf, une amie d’une des victimes, était indignée de l’erreur commise par les militaires iraniens.

« Oh ! Oh ! Vous savez, c’était affreux, a-t-elle dit, la voix étranglée par la colère. Un accident peut arriver à n’importe quel moment, n’importe où. Mais de savoir qu’un gouvernement si irresponsable fasse fonctionner son système antiaérien et laisse les avions s’envoler, c’est honteux. »

Elle a aussi reproché aux États-Unis d’avoir semé la pagaille dans cette région du monde en envahissant l’Irak, il y a bien des années. Il les accuse d’avoir « laissé le champ libre à l’Iran qui est aussi expansionniste [qu’eux] ».

Nadia Eghbali, qui a perdu une tante, un oncle et un cousin, dit qu’il lui a été difficile de gérer ses émotions après avoir appris l’aveu de Téhéran.

« Nous sommes profondément choqués. Nous sommes remplis d’émotions. Il y a la colère. Il y a tellement de choses. Nous ne savons tout simplement pas pourquoi cela s’est produit, a-t-elle commenté. À un moment comme celui-ci, on devrait arrêter tous les vols. On aurait dû les arrêter pour empêcher quelque chose ça de se produire. »

Nina Saiedpour a perdu une amie. L’aveu de responsabilité du gouvernement iranien a suscité chez elle des « émotions mitigées », a-t-elle relaté.

« À certains égards, nous sommes heureux que notre gouvernement [iranien] ait admis ce qu’il avait fait au lieu de tout cacher. D’un autre côté, tout le monde est sous le choc. On s’interroge sur les raisons pour lesquelles une telle chose s’est produite. »

Selon Danny Gonzalez, un collègue d’une des victimes, cette tragédie est un gaspillage de vies humaines.

« Chaque fois qu’il se passe quelque chose à cause d’une guerre ou chaque fois qu’on s’entretue à cause d’un morceau de terre ou du pétrole, c’est toujours stupide, a-t-il souligné. Une des raisons pour lesquelles il avait choisi de s’établir au Canada, c’est parce qu’il cherchait un endroit paisible où plusieurs cultures se côtoyaient. »